Monuments

Ville moyenâgeuse ayant pris forme du XIème au XIIIème siècle, protégée par une enceinte fortifiée, Clermont l’Hérault possède un patrimoine remarquable, avec 9 édifices protégés au titre des monuments. La Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) qualifie Clermont l’Hérault de «cité remarquable» en matière d’archéologie et de monuments historiques.


  • L'Oppidum de la Ramasse

    L’Oppidum protohistorique de La Ramasse

    L’oppidum de La Ramasse a été découvert en 1980 par les équipes du Groupe de Recherches et d’Études du Clermontais (G.R.E.C.). Il a fait l’objet de fouilles archéologiques entre 1983 à 1990 sous la direction de Dominique Garcia et Daniel Orliac.

    Celles-ci ont permis de mettre en évidence un habitat protohistorique et gallo-romain tardif. Quarante stèles ont été également trouvées en réemploi dans la muraille.

    Il constitue la première agglomération gauloise de Clermont, précédant l’agglomération antique de Peyre-Plantade dans la plaine, le long de la voie romaine, et la ville actuelle fondée au Moyen Âge au pied du château seigneurial des Guilhem.

    L’oppidum est situé sur le sommet de La Ramasse qui domine à 257 m. d’altitude la ville de Clermont-l’Hérault. Le gisement s’étend sur plus de 5 hectares, mais seule une partie a été fouillée sur environ un demi-hectare.

    Son importance est prouvée notamment par les contacts commerciaux établis entre les populations locales et les colons grecs de l’emporion d’Agde, révélés par la découverte de céramique.

    Quatre phases d’occupations ont été identifiées par les archéologues (Dominique Garcia) :

    • La Ramasse 1 (530-500 av. J.-C.) semble correspondre à une agglomération d’assez large étendue (5 ha) occupant le sommet et les versants sud et est de la colline. A priori non défendue par une enceinte, elle regroupait des habitations en matériaux périssables (cabanes).
    • La Ramasse 2 (500-400/375 av. J.C.) correspond à une phase de déclin du site pendant environ un siècle. Durant cette période, l’habitat semble se réduire en surface. Aucun vestige n’a été mis au jour.
    • La Ramasse 3 (400/375-250/225 av. J.C.) correspond à une agglomération d’environ 1 ha ceinte par un rempart. Les structures dégagées visibles dans la zone de fouilles datent de cette période, à savoir une série de maisons à pièce unique s’appuyant contre un rempart à tracé en crémaillère. Le site est progressivement abandonné à partir du milieu du IIIe siècle.
    • La Ramasse 4 (IIIe-IVe siècles ap. J.C.) correspond à une phase de réoccupation du site en divers points, avant d’être définitivement abandonné.

    L’oppidum fait l’objet d’un projet de réhabilitation par le G.R.E.C. depuis 2017 pour mettre en valeur ces vestiges historiques. Le projet a pour finalité la création d’un sentier de découverte archéologique depuis le centre de Clermont, en partenariat avec la Ville, l’association La Dralha et la Fédération départementale de Randonnée pédestre.

    Bibliographie :

    Laurent SCHNEIDER/Dominique GARCIA, Le Lodévois, « Carte archéologique de la Gaule », Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1998.

                                  

         Ramasse.jpg

    Crédit photo : La vue aérienne de l'oppidum : (c) G.R.E.C./Vincent Lauras.


  • A voir en sortant de la ville

     

    À voir en sortant de la ville

    Dans un rayon de 20 km autour de Clermont l’Hérault, on peut aisément découvrir un arrière-pays coloré et tranquille et accéder à des sites exceptionnels qui contribuent à l’attractivité touristique du secteur.

    Le Lac du Salagou : Un site exceptionnel à découvrir en liberté - Avec son plan d’eau artificiel de 750 hectares (créé en 1959), ses collines creusées de canyons et ses colonnes basaltiques, le lac du Salagou, site classé, offre des paysages remarquables. Ses terres rouges, appelées ruffes font l’originalité du site. On peut y pratiquer de nombreuses activités sportives, de loisirs et de détente (baignade, planche à voile, randonnée, pêche, équitation, VTT…). La base de loisirs du Salagou organise toute l’année des activités nautiques.

    Villeneuvette : à 3 km, cette ancienne cité drapière fut fondée au XVIIe siècle sous Colbert. Manufacture royale de draps, elle a longtemps produit le drap de troupes pour les armées. On peut s’y promener à l’ombre des platanes centenaires et des petites ruelles du village.

    Le cirque dolomitique de Mourèze : à 7 km, un paysage étonnant ruiniforme (340 hectares) à découvrir et à parcourir en famille (chemin de petite randonnée) avec des rochers aux formes étranges (tortue, ours, lion...).


  • Le monument aux morts

    Le Monument aux Morts

    Clermont-l’Hérault possède deux monuments aux morts.

    Un premier Monument aux Morts a été érigé dans l’enceinte du cimetière, selon le souhait du Conseil Municipal voté en septembre 1914. Commandé en 1919-1920, il est livré en 1921.

    Dans le même temps, la municipalité décide d’élever un autre monument commémoratif sur une place de la ville près de la gare.

    Le « Comité pour l’érection d’un monument aux morts pour la ville de Clermont l’Hérault » est autorisé par arrêté ministériel du 3 juillet 1921.

    Divers évènements, dont des fêtes, sont organisés afin de financer ce monument.

    Composé de nombreuses personnalités de la ville, le Comité « a l’intention de confier le soin de cette œuvre à un de nos compatriotes, M. Paul Dardé, dont l’État a déjà reconnu et récompensé le rare mérite ».

    Dans un exposé en 1921, Paul Dardé remercie la Municipalité de la confiance qui lui est faite, ainsi que de la totale liberté qui lui est octroyée pour l’exécution de cette commande, en tant que « Maître d’œuvre ».

    Paul Dardé explique également sa vision du projet, qui doit commémorer le souvenir des morts, mais aussi s’inscrire dans le paysage et contribuer à l’embellissement de la ville : « Je propose l’exécution du projet, tel que je l’ai compris, pour répondre d’une part à la volonté de commémorer dignement le souvenir des Morts de la Guerre, et d’autre part du besoin d’adaptation spéciale de ce monument sur une place publique ».

    L’extérieur de l’édifice évoque une immense stèle en l’honneur des disparus. On accède au cénotaphe par une volée de 7 marches.

    L’intérieur abrite le groupe sculpté composé de deux personnages :

                    - Un « Poilu » dans sa tenue militaire, gisant sur le dos.

    - Et une jeune femme nue d’inspiration orientaliste, aux ailes déployées, en partie étendue sur le côté, veillant le mort, la tête soutenue par sa main droite, en appui sur son coude.

    Le programme iconographique prévoyait « une victoire ailée penchée sur un soldat », néanmoins la sculpture livrée par Dardé diffère des esquisses présentées au Comité. Le résultat est énigmatique et suscite de multiples interprétations et la polémique au sein de la population.

    Construit en pleine querelle politique entre Jules Balestier et le maire Ronzier-Joly, ce monument controversé a subi de nombreuses critiques (coût, retards, le projet lui-même…).

    À cela s’ajoutent des problèmes avec le sculpteur Paul Dardé, qui laisse finalement à d’autres le soin d’achever le monument. Il réalise néanmoins la partie sculptée à Lodève en 1924, tandis que Coste, de Montpellier, fait tailler « toute la partie architecture dans ses ateliers ».

    Après de nombreuses années de travaux, le monument est enfin inauguré le dimanche 10 juillet 1932.

    Différents corps de métiers ont participé à sa construction, d’un coût total de 140.783,10 francs :

    - Paul Dardé, Sculpteur à Lodève.

                    - Alfred Olivier, Entrepreneur à Clermont.

                    - Paul Joseph-Gustave & Tufféry, Entrepreneurs à Montpellier, (qui ont pris la suite de M. J.        Coste, Entrepreneur de travaux publics à Montpellier, décédé).

                    - A. Bessière, serrurier-mécanicien à Lodève, a réalisé la grille.

    - Mr Girard, Carrier à Fontvieille, a fourni les pierres.

    Sources :

    Archives Municipales de Clermont-l’Hérault - 1M21, 2I7.


  • A voir aussi en ville

    DANS LE CENTRE ANCIEN

    La Fontaine de la Ville : c’est le plus ancien point d’eau de la ville. Toujours situé dans ce secteur, son emplacement a toutefois varié en fonction de son débit. Deux des immeubles situés de part et d’autre étaient, au XIXème siècle, des teintureries.

    La Maison Baille : La liaison entre la Fontaine, la rue Ancien Marché à l’Huile et celle menant vers l’ancien Couvent de Gorjan est assurée par un passage couvert. Celui-ci fait partie de la maison de la famille Baille, des manufacturiers dont un membre fut le fondateur de la manufacture de Villeneuve-les-Clermont (Villeneuvette). La porte, les fenêtres à meneaux (en partie bouchées), l’escalier ainsi que la tour pigeonnier sont uniques.

    EN CENTRE VILLE

    La rue Doyen René Gosse (1883 -1943) assure la liaison entre les Allées et le centre historique. Créée en 1839, cette rue fut successivement dénommée rue Napoléon (1839-1870) puis rue Nationale (1870-1944). Son nom actuel est un hommage rendu à René Gosse, clermontais, homme de sciences (professeur de mathématiques) et de convictions (résistant) assassiné avec son fils dans le Vercors le 22 décembre 1943 par des miliciens français ou par la Gestapo.

    Rue commerçante, elle compte dans sa partie basse un grand nombre d’immeubles, principalement occupés d’appartements en étage et de commerces en rez-de-chaussée. L’immeuble de la Caisse d’Épargne présentant une façade richement ornée est l’ancienne demeure d’un fabricant de draps.

    Dans la partie haute de la rue, on trouve côté droit un vaste établissement regroupant aujourd’hui, une école et des commerces. Jusqu’au XVIIIe siècle, c’est là que se trouvait l’Hôtel-Dieu (hôpital de la ville). Dans les années 1840, fut construit le Couvent de la Nativité (premier établissement scolaire destiné aux filles). En 1905, suite à loi de séparation des églises et de l’État, l’École Supérieure de Filles et un commerce (« À la Belle Jardinière ») prirent la place du couvent et de son église.

    Côté gauche deux immeubles de styles différents se côtoient. Le premier, bâti de briquettes rouges, fut construit vers 1870 par une riche famille de manufacturiers de draps, fondatrice de la première banque locale et propriétaire terrienne. Le second, implanté face à l’église dans les années 1890 par un maçon clermontais, présente une façade ornée de cariatides (sous les balcons).


  • Chapelle Notre Dame du Peyrou

    La Chapelle Notre Dame du Peyrou

    La chapelle fut édifiée sur l'emplacement actuel en 1299.

    L'entrée principale est située sur la face sud, précédée d'un petit porche voûté d'ogives. Deux arcs-boutants retombant sur de puissants culots de style néo-gothique, encadrent cette entrée.

    Le chevet pentagonal est percé, sur chacune de ses faces, d'une étroite fenêtre trilobée, et rythmé de contreforts terminés par de petits pinacles dont la base est ornée d'un motif rappelant les faces latérales d'un chapiteau ionique. Cette disposition remonte au 18e siècle (date 1709 marquée sur un pinacle).

    Au nord-est, occupant l'angle entre le chevet et la face nord, une construction ou annexe porte un petit clocher-arcade datant du 17e ou 18e siècle.

    Le porche ouest est fortement désaxé par rapport à la nef et ouvre sur celle-ci par une grande arcade plein cintre. Le mur dans lequel elle est percée présente un appareil qui pourrait faire remonter sa construction à une époque antérieure, peut-être au 12e siècle. L'église gothique se serait appuyée contre ce mur préexistant, ce qui expliquerait son fort désaxement.

    Le porche est voûté d'ogives et semble à l'origine avoir été à l'air libre, les murs de remplissage des arcades entre les supports étant une adjonction très postérieure. La nef est voûtée d'ogives quadripartites légèrement bombées, dispositif assez rare dans la région et qui rappelle les voûtes dites « angevines ».

    Le chœur est couvert d'une voûte unique, décomposée en sept voûtains, cinq d'entre eux correspondant aux côtés du chevet pentagonal, les deux derniers faisant la liaison avec le système de voûtement de la nef.

    À la fin du 14e ou au début du 15e siècle, l'édifice existant fut jugé insuffisant. C'est alors que fut élevée au nord de l'église la suite de chapelles formant bas-côté.

    L'édifice conserve une décoration sculptée de grande qualité dont les éléments les plus remarquables sont localisés dans les chapelles du bas-côté nord.

    La Chapelle Notre Dame du Peyrou fut classée monument historique en 1979.


  • Salle des Dominicains - Espace culturel des Pénitents

    Espace des Dominicains Origine 8 Copie

    La Salle des Dominicains – Espace culturel des Pénitents

    À proximité de l’église paroissiale Saint-Paul et sur la rive droite du Rhônel, l’église des Dominicains (ex espace des Pénitents) faisait partie d’un vaste ensemble conventuel.

    La décision d’installer dans la ville de Clermont-Lodève un couvent des Dominicains est attribuée au maître de l’ordre, Béranger de Landore.

    Le 14 février 1317, l’ordre avait obtenu du Pape Jean XXII une bulle accordant une autorisation globale de fonder vingt couvents, puis Bérenger Guilhem V, seigneur de Clermont, donna le terrain dans lequel furent construits le couvent, l’église et le cloître (17 avril 1320).

    La construction de l’église, de style gothique méridional, dura jusqu’au XVe siècle (portail et rosace).

    Le couvent fut détruit lors des guerres de Religion en 1568.

    Il renaît de ses cendres sous l’impulsion du Père Michaelis qui expérimenta en 1594 une réforme de l’Ordre des Frères Prêcheurs, généralisée par la suite.

    Des travaux furent effectués en 1666, mais le nouvel édifice n’égala pas la beauté du bâtiment antérieur. En 1767, le couvent abritait sept ou huit religieux et deux frères aux études. Ils travaillaient à l’éducation de la jeunesse et au ministère pastoral du diocèse de Lodève.

    À la Révolution le couvent devient propriété de la commune. L’ancienne église fut affectée à diverses fonctions (cartoucherie, chapelle des Pénitents, marché couvert, annexe du collège, locaux des Services Techniques…) puis réhabilitée à la fin du XXe siècle.

    À l’emplacement du couvent fut construit le Collège communal, aujourd’hui le Lycée René Gosse.

    L’église des Dominicains est aujourd’hui un bâtiment municipal polyvalent, lieu de manifestations culturelles et festives, d’expositions et de concerts.

    La réhabilitation de cet espace doit faire de cet édifice remarquable une véritable vitrine du cœur de ville sur l’axe touristique que constitue la route départementale 908 en traversée de Clermont l’Hérault, vers Villeneuvette, Bédarieux et le lac du Salagou.

    L’église des Dominicains a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 16 janvier 1939.


  • Chapelle Gorjan

    Gorjian Origine 12 Copie

    La Chapelle Gorjan

    Gorjan est le nom de l’une des trois collines qui entourent la ville.

    Au début du XIVe siècle, dans l’ancienne église de la paroisse de Saint-Étienne de Gorjan, le monastère des Bénédictines du même nom est installé. Au cours des Guerres de Religions (au XVIe siècle), le monastère est dévasté obligeant les religieuses à fuir la ville. Elles y reviendront quelques années plus tard, mais s’installeront cette fois-ci à l’abri du rempart de la ville, au pied du château féodal, dans le quartier du Pioch.

    Le nouvel établissement, comportant un monastère et une église, gardera toutefois le nom de Gorjan. À la Révolution Française, l’église et le monastère sont déclarés « Bien National » et vendus à divers propriétaires. Au XIXe siècle deux abbés les rachètent. L’ancienne église devint une chapelle, l’ancien monastère la « Maison de Retraite Diocésaine de Notre-Dame de Gorjan » accueillant des prêtres âgés ou infirmes du Diocèse de Montpellier jusqu’en 1951. Aujourd’hui, la chapelle désaffectée est un bien communal et la maison de retraite une copropriété d’appartements.

    Si sa toiture a été sauvée par la transformation des cellules monastiques de l’étage en appartements, la chapelle elle-même est en relatif bon état mais nécessite la reprise de ses murs et sol ainsi que la réouverture d’une ancienne ouverture au Nord afin d’en garantir l’accessibilité aux personnes en situation de handicap.

    La nouvelle municipalité en 2020 a décidé de la restaurer pour créer l’espace idéal pour y organiser conférences et expositions, participant ainsi au renouveau du Vieux Pioch et jalonnant la montée vers le château. Elle pourrait également, de par sa situation à quelques dizaines de mètre de la mairie, recevoir des réunions officielles voire les conseils municipaux, ce qui permettrait d’affirmer par là même la laïcisation de ce lieu.


  • Eglise Saint Paul

    Eglise 3 web Copie

    L’Église Saint-Paul

    L’église Saint-Paul de Clermont est l’un des plus beaux édifices gothiques de la région. Elle a été construite entre le XIIIe et le XVe siècle, à l’extérieur du mur d’enceinte.

    C’est une adaptation du modèle gothique rayonnant capétien du Xllle siècle.

    L’édifice se distingue du gothique méridional par la présence de trois nefs, au lieu d’un vaisseau unique habituellement.

    L’église est construite sur un plan basilical, six travées composées de chapelles, 48 mètres de long, 30 mètres de large et 19 de hauteur pour une surface totale de 1475 m².

    Les bas-côtés sont surbaissés pour permettre l’ouverture de grandes fenêtres qui apportent de la lumière en abondance. En outre, les chapelles latérales, bâties de part et d’autre à l’extrémité des travées, et la tour-clocher saillante renforcent son aspect massif, de sorte que le plan originel, tout en largeur, forme un quasi carré.

    Sa construction ne débute qu’à l’extrême fin du siècle, à la suite de l’achèvement de l’enceinte castrale, sous le règne de Brenguier Guilhem V (1275-1325).

    La nef est achevée vers 1313 (date de consécration souvent citée), puis le choeur après 1325 (d’après le testament de Brenguier Guilhem V).

    L’église est agrandie au XVe avec l’ajout de deux travées supplémentaires et la construction de la rosace, probablement sur le modèle de l’église Saint-Dominique, élevée entre-temps.

    Cet agrandissement donne à l’édifice une ampleur inédite pour une simple église paroissiale, voire une certaine majesté, ce qui lui a valu les qualificatifs usurpés de collégiale ou même de cathédrale.

    L’église connaîtra de nouvelles fortifications lors des guerres de Religion au XVIe siècle. Elle sera assiégée à plusieurs reprises mais restera debout.

    Les arcs-boutants ont été construits pour consolider la voûte mainte fois fragilisée. La façade Ouest est encadrée par deux tours octogonales reliées par une galerie à mâchicoulis. La plus élevée servait de tour de guet.

    Elle était reliée aux remparts par deux hauts murs percés chacun d’une porte permettant aux habitants de pénétrer dans l’église. Ces murs furent détruits en 1765.

    À l’extérieur, on remarque les gargouilles et sculptures grotesques et grimaçantes qui ornent le chevet de l’église et la tour-clocher.

    Le porche occidental a été construit au XVIIIe siècle.

    La grande rosace de huit mètres de diamètre, dont le remplage en pierre date du XVe siècle, a été restaurée en 1953, par les Frères Chigot, maîtres-verriers de Limoges. Au soleil couchant, elle crée un jeu de couleurs sur les murs et les voûtes de l’église qu’elle éclaire de façon exceptionnelle.

    Le grand orgue, posé sur une tribune sous la rosace, installé au XIXe siècle, fut restauré en 1999 par la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues (Lodève). Il possède 600 tuyaux.

    L’orgue de chœur est une œuvre de Cavaillé-Coll, réalisé en 1856. Installé initialement dans la Cathédrale de Nîmes, il fut acquis en 1894 par l’Abbé Saumade et placé dans la chapelle au Nord de l’église.

    Le maître-autel en marbre a été sculpté dans un atelier d’Avignon, il fut placé dans le chœur en 1773.

    Le crucifix accroché au pilier face à la chaire est une œuvre du XVIIIe siècle (restauré en 1944).

    La chaire fut offerte par la ville en 1638. L’abat-son (couronne comtale), les panneaux filigranés et la rampe furent rajoutés au XVIIIe siècle.

    L’appui de communion, rampe en fer forgé limitant le chœur, placé en 1775, est l’œuvre de deux maîtres-serruriers clermontais.

    Le tableau accroché au-dessus de la porte Nord représentant la conversion de Saint-Paul fut offert par la ville en 1652, suite à un vœu fait lors d’une épidémie de peste.

    Les vitraux de l’abside (ensemble des verrières du chœur) ont été réalisés par Eugène Stanislas Oudinot de La Faverie entre 1880 et 1881 en Île-de-France (Paris) et financés par une quinzaine de riches donateurs clermontais.

    Pièce maîtresse du patrimoine de Clermont-l’Hérault, l’église est classée aux Monuments Historiques depuis l’origine du classement (1840).


  • Les remparts et les portes de la ville

    Les remparts et les portes de la ville

    Datant du XIIIe siècle, les remparts de la ville sont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques.

    La forme circulaire des rues contournant le centre historique donne un aperçu des anciennes fortifications qui s’étendaient sur plus d’un kilomètre. Huit tours carrées ou cylindriques jalonnaient le parcours jusqu’au château des Guilhem, perché sur la colline du Puech Castel.

    Les remparts étaient percés de quatre portes dont la première, la porte Saint-Paul, était située à l’entrée de la rue Fernand Pio, à côté de la fontaine du Griffe. Les trois autres portes, porte de Rougas, Portal Naou (Porte Neuve) et porte de la rue Bozène, sont encore visibles. Les habitants ne furent autorisés à ouvrir des portes et des fenêtres dans les murs d’enceinte qu’après la seconde moitié du XVIIIe siècle.

    Porte de Rougas : elle permet le passage vers l’ancienne voie de communication, rue de Rougas.

    Sur la place de Rougas une petite fontaine, aménagée au XIXe siècle, est alimentée par l’eau de la Fontaine de la Ville toute proche.

    Porte Bozène : Le passage de la cité médiévale à l’ancien faubourg de la Frégère s’opère par la Porte Ouest dite « Porte Bozène », autrefois bordée d’un fossé.

    Des trois portes toujours visibles, elle présente encore son aspect d’origine. Dans sa partie supérieure on peut voir l’ouverture où passait le chemin de ronde.

    Le « Portal Naou » :

    Depuis Gorjan, pour accéder à l’ancienne porte nord de la ville dite « Portal Naou » (Porte Neuve) il faut emprunter la Rue du Portail Naou. Cette rue très pentue est bordée sur le côté droit d’un jardin comprenant deux tours, vestiges de l’enceinte primitive du bourg. Depuis le Portail Naou un vaste panorama s’offre aux passants.

     


  • Le Château des Guilhem

     Le Château des Guilhem

    Bâti entre le XIIe et la fin du XIIIe siècle, le château occupe un point stratégique sur un plateau dominant la vallée de l’Hérault, il est occupé jusqu’au XVIIe siècle.

    Il est mentionné pour la première fois en 1158 dans le cartulaire de l’abbaye de Gellone. Il fut créé par la famille des Guilhem de Clermont au début du XIIe siècle et fut la possession de cette famille jusqu’au début du XVIIIe siècle.

    Aimeric de Clermont, premier seigneur du nom, mentionné en 1128, prend conscience de la position éminemment stratégique du site et entreprend la construction d'un ensemble fortifié. En effet, carrefour de différentes voies de circulation, notamment vers Bédarieux et les hauts cantons, le site offre un point de vue imprenable sur toute la vallée de l'Hérault. C'est cette situation privilégiée qui propulsa l'expansion économique et démographique de Clermont l'Hérault.

    Si le château ne joua aucun rôle dans l'histoire de la région, il fut néanmoins le théâtre d'une émeute en 1379 à l'occasion de troubles lors des élections consulaires. Puis en 1584, le château fut assiégé par le Duc de Montmorency et résista pendant quatre jours, pendant lesquels il servit d'abri à la population.

    Au début du XVIIIe siècle, Guillaume Castanier d’Auriac acquiert la baronnie de Clermont et son château, abandonné depuis le milieu du siècle précédent. Il restera dans la famille jusqu’à la Révolution Française, la dernière propriétaire étant la Marquise de Poulpry, Comtesse de Clermont. Dans l’inventaire de ses biens, réalisé en 1789-1790, il est clairement mentionné qu’elle possède : « un enclos […] dans lequel enclos étois anciennement construis le château qui n’existe plus ».

    Après la Révolution, le château sera vendu avec ses terres alentours, en plusieurs lots, à différents propriétaires. Selon le Cadastre Napoléonien, en 1836, le site comprend : trois vignes, un jardin, une pâture, une terre et trois étendoirs.

    Au XIXe siècle, l'ensemble fut à nouveau réuni par l'abbé Saumade, un prêtre de la paroisse de Clermont-l’Hérault, pour former un parc fréquenté par les prêtres résidants dans la maison de retraite qu’il avait installée dans l'ancien monastère de Gorjan.

    Après de nombreuses années d’abandon, la municipalité a racheté le château en 2020 pour le mettre en sécurité, le préserver et pouvoir le faire vivre via des festivités pour le grand public.

    La réouverture du château a eu lieu le 21 juin 2021.

    L’enceinte comprend huit tours semi-circulaires. La plateforme sommitale est dominée par un imposant donjon circulaire à souche carrée nommé « Tour Guilhem ». Celui-ci était adossé au logis seigneurial disparu. De l’aménagement intérieur il reste les deux pièces du donjon et plusieurs salles souterraines. L’édifice est bâti en moyen appareil calcaire, sur le modèle des châteaux royaux de type philippien, architecture militaire développée sous le règne de Philippe Auguste.

    Aujourd'hui le château des Guilhem reste le symbole de la ville.