Histoire
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Les périodes historiquesHistoire
La ville actuelle est une création d’origine médiévale mais la présence humaine sur son territoire remonte à la Protohistoire.
Elle est située à un emplacement stratégique, au carrefour de voies de communication, d’une part entre le Massif Central et le littoral, et d’autre part entre la vallée du Rhône et la vallée de la Garonne (chemin de Vieille-Toulouse).
Période antique
Les premières traces d’occupation ont été mises au jour sur la colline de la Ramasse, où a été découvert un oppidum gaulois, daté entre le VIe et le IIIe siècle avant notre ère. Il a été démontré que les populations locales commerçaient avec les colons grecs d’Agde. Clermont constitue avec « La Ramasse » l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne
Au Ier siècle avant J.C., les Romains s’installent dans la plaine sur le site de Peyre-Plantade (le long de l’actuelle autoroute A75), en limite des cités de Béziers et de Lodève.
Cette « pierre plantée » indique l’existence d’un carrefour routier. Durant l’Antiquité, le territoire de Clermont était traversé par la voie romaine dite de « Cessero » à « Segodunum » (de Saint-Thibéry à Rodez), qui drainait un important trafic de marchandises et de bestiaux.
Il existait alors une agglomération principale de cinq à six hectares ainsi qu'une zone habitée périphérique de 12 hectares. Les vestiges d'un établissement thermal ont été mis au jour par les équipes de l’Inrap.
Dans la périphérie de l’agglomération de Peyre-Plantade, les archéologues ont repéré plusieurs villas : à l’Estagnol (mosaïques) et autour de la colline de Gorjan (statuette de Diane, conservée au Musée Languedocien de Montpellier).
Période médiévale
La ville actuelle de Clermont-l’Hérault a été fondée au début du XIIe siècle par une puissante famille aristocratique : les Guilhem, eux-mêmes issus du lignage carolingien des Deux Vierges.
Un acte du Cartulaire de Gellone, daté d’environ 1140, mentionne pour la première fois Clermont en tant que ville et marché. Il souligne sa vocation commerciale « via publica mercatorum Claromontensium euntium ad Ginnac » (le chemin public des marchands de Clermont allant à Gignac) grâce à sa situation géographique idéale pour le développement d’un commerce local.
Le premier château et la première église Saint-Paul sont bâtis à la même époque. À la fin du XIIe siècle, le seigneur Aimeric II de Clermont est l’un des plus puissants de la région. Il épouse une fille de Guilhem VII de Montpellier et devient un des fidèles du comte de Toulouse Raymond VI.
Même si la croisade contre les Albigeois ébranle leur pouvoir, les Guilhem de Clermont parviennent à conserver leurs domaines. Néanmoins, ils doivent se soumettre aux évêques de Lodève qui imposent progressivement leur suzeraineté sur Clermont au XIIIe siècle (à force d’excommunications !!!).
À partir de 1250, Clermont se reconfigure avec la transformation du château et l’édification de la ceinture de remparts et de tours. La ville connaît une certaine prospérité avec la production de draps, son marché et une foire annuelle.
Sur les berges du Rhônel, s’installent des moulins à blé, des moulins drapiers et des tanneries.
Le chantier de l’église Saint-Paul actuelle, située hors les murs, s’ouvre vers 1275 et s’étalera durant 150 ans.
Dès la fin du XIIIe siècle, la ville s’accroît au-delà de son enceinte, autour des établissements monastiques : Bénédictines de Gorjan (à l’écart de la ville, à l’actuel hôpital), et Dominicains (près de l’Église Saint-Paul, sur les berges du Rhônel).
Les habitants obtiennent des seigneurs au XIIIe siècle des franchises, qu’ils perdent en 1242 à la suite d’une révolte, avant de les retrouver en 1347 (Transaction).
Le centre ancien conserve encore quelques immeubles édifiés au cours des XIVe et XVe siècles à l’abri des remparts (Hôtels rues Bozène et Filandière), témoignant de la prospérité économique de la ville, de même que l’achèvement de la construction de la nouvelle église Saint-Paul avec sa grande rosace unique en Languedoc (1424).
Période moderne
Au XVIe siècle, Clermont-l’Hérault est le théâtre d’affrontements entre catholiques et protestants.
Pendant les guerres de Religion, l’église Saint-Paul est fortifiée, tandis que les couvents des Dominicains et des Bénédictines de Gorjan sont ruinés. La seigneuresse de Clermont, Aldonce de Bernuy, se convertit au calvinisme et Clermont devient place de sûreté au moment de l’Édit de Nantes.
Au XVIIe siècle, l’industrie drapière devient prédominante avec de riches marchands fabricants commerçant avec les Échelles du Levant. Colbert encourage la création de la manufacture royale de Villeneuve-les-Clermont (Villeneuvette) en 1673. Quelques manufactures s’établissent le long du ruisseau du Rhônel, ainsi que de nombreuses tanneries (principalement rue des Calquières).
Cet essor économique est favorisé par l’amélioration des voies de communication (route entre Pézenas et Lodève au XVIIIe siècle, Canal du Midi…).
Cette prospérité est perceptible par la construction de quelques belles demeures bourgeoises (Hôtel Martin, Hôtel dit « des Jacobins », maisons rue Liberté et rue Frégère…).
Période contemporaine
Lors de la Révolution française, les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire, baptisée « société des amis de la liberté », créée en décembre 1790 et par réaction, une société contre-révolutionnaire se constitue en juillet 1791.
Au XIXe siècle, la ville connaît son apogée commercial et industriel basé sur le textile.
Les manufactures sont transformées en usines modernisées grâce aux machines à vapeur et aux métiers mécaniques. Cette industrie enrichit une bourgeoisie dynamique (familles Maistre, Delpon, Bruguière, Boissière, Verny, Ronzier Joly…).
La ville connaît alors de nombreux aménagements et embellissements, comme la percée de nouvelles rues et de promenades (rue René-Gosse, Allées Salengro, rues Lamartine, Michelet, Bara, Boulevard Gambetta…).
Avec l’arrivée du chemin de fer (construction de la gare en 1863), le négoce des vins et autres denrées se développe à son tour.
Fin XIXe siècle, Clermont s’étend vers l’est et le quartier de la gare devient le moteur économique de la ville. En témoignent quelques édifices de grands négociants : les établissements Lacombe, Salasc, Vernazobres…
Avec le déclin de l’industrie, la commercialisation des vins et du raisin de table (chasselas) occupe une grande place dans l’économie locale jusqu’aux années 1980, offrant des débouchés à une population des petits propriétaires exploitants.
Malgré la fin des activités drapières (années 1930), la ville reste un bourg-centre commercial important avec son marché hebdomadaire du mercredi.
La modernisation des équipements se prolonge tout au long du XXe siècle (l’adduction d’eau, l’arrivée du gaz puis de l’électricité et l’assainissement).
La ville ne cesse de s’étendre depuis la seconde moitié du XXe siècle avec l’apparition de nouveaux quartiers résidentiels (Cité Molinier, Quartier du Souc, de Bézerac, Fontenay, Oratoire, Fontainebleau…) et de zones industrielles et commerciales (Le Souc, Tanes Basses, Salamane).
Cette croissance démographique importante est liée à la proximité de la ville avec des grands axes de communication (A 75) et l’influence de l’aire urbaine de Montpellier qui lui permettent de se développer économiquement.
Les sites touristiques des alentours (Lac du Salagou, Cirque de Mourèze, ancienne manufacture de Villeneuvette…) participent également à ce développement.