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L’Église Saint-Paul

L’église Saint-Paul de Clermont est l’un des plus beaux édifices gothiques de la région. Elle a été construite entre le XIIIe et le XVe siècle, à l’extérieur du mur d’enceinte.

C’est une adaptation du modèle gothique rayonnant capétien du Xllle siècle.

L’édifice se distingue du gothique méridional par la présence de trois nefs, au lieu d’un vaisseau unique habituellement.

L’église est construite sur un plan basilical, six travées composées de chapelles, 48 mètres de long, 30 mètres de large et 19 de hauteur pour une surface totale de 1475 m².

Les bas-côtés sont surbaissés pour permettre l’ouverture de grandes fenêtres qui apportent de la lumière en abondance. En outre, les chapelles latérales, bâties de part et d’autre à l’extrémité des travées, et la tour-clocher saillante renforcent son aspect massif, de sorte que le plan originel, tout en largeur, forme un quasi carré.

Sa construction ne débute qu’à l’extrême fin du siècle, à la suite de l’achèvement de l’enceinte castrale, sous le règne de Brenguier Guilhem V (1275-1325).

La nef est achevée vers 1313 (date de consécration souvent citée), puis le choeur après 1325 (d’après le testament de Brenguier Guilhem V).

L’église est agrandie au XVe avec l’ajout de deux travées supplémentaires et la construction de la rosace, probablement sur le modèle de l’église Saint-Dominique, élevée entre-temps.

Cet agrandissement donne à l’édifice une ampleur inédite pour une simple église paroissiale, voire une certaine majesté, ce qui lui a valu les qualificatifs usurpés de collégiale ou même de cathédrale.

L’église connaîtra de nouvelles fortifications lors des guerres de Religion au XVIe siècle. Elle sera assiégée à plusieurs reprises mais restera debout.

Les arcs-boutants ont été construits pour consolider la voûte mainte fois fragilisée. La façade Ouest est encadrée par deux tours octogonales reliées par une galerie à mâchicoulis. La plus élevée servait de tour de guet.

Elle était reliée aux remparts par deux hauts murs percés chacun d’une porte permettant aux habitants de pénétrer dans l’église. Ces murs furent détruits en 1765.

À l’extérieur, on remarque les gargouilles et sculptures grotesques et grimaçantes qui ornent le chevet de l’église et la tour-clocher.

Le porche occidental a été construit au XVIIIe siècle.

La grande rosace de huit mètres de diamètre, dont le remplage en pierre date du XVe siècle, a été restaurée en 1953, par les Frères Chigot, maîtres-verriers de Limoges. Au soleil couchant, elle crée un jeu de couleurs sur les murs et les voûtes de l’église qu’elle éclaire de façon exceptionnelle.

Le grand orgue, posé sur une tribune sous la rosace, installé au XIXe siècle, fut restauré en 1999 par la Manufacture Languedocienne de Grandes Orgues (Lodève). Il possède 600 tuyaux.

L’orgue de chœur est une œuvre de Cavaillé-Coll, réalisé en 1856. Installé initialement dans la Cathédrale de Nîmes, il fut acquis en 1894 par l’Abbé Saumade et placé dans la chapelle au Nord de l’église.

Le maître-autel en marbre a été sculpté dans un atelier d’Avignon, il fut placé dans le chœur en 1773.

Le crucifix accroché au pilier face à la chaire est une œuvre du XVIIIe siècle (restauré en 1944).

La chaire fut offerte par la ville en 1638. L’abat-son (couronne comtale), les panneaux filigranés et la rampe furent rajoutés au XVIIIe siècle.

L’appui de communion, rampe en fer forgé limitant le chœur, placé en 1775, est l’œuvre de deux maîtres-serruriers clermontais.

Le tableau accroché au-dessus de la porte Nord représentant la conversion de Saint-Paul fut offert par la ville en 1652, suite à un vœu fait lors d’une épidémie de peste.

Les vitraux de l’abside (ensemble des verrières du chœur) ont été réalisés par Eugène Stanislas Oudinot de La Faverie entre 1880 et 1881 en Île-de-France (Paris) et financés par une quinzaine de riches donateurs clermontais.

Pièce maîtresse du patrimoine de Clermont-l’Hérault, l’église est classée aux Monuments Historiques depuis l’origine du classement (1840).